Aujourd’hui le dispositif Monpsy vit sa première journée! Youplaboum!!!
C’est l’occasion pour moi de vous rappeler mon positionnement, ainsi que celui d’une grande majorité de la profession : le boycott.
Je vous ai déjà exposé, dans de précédents articles ma position. Je profite du lancement pour rappeler quelques éléments pour votre compréhension.
- Les consultations gratuites existent déjà, au sein des CMP (centre medico psychologiques). Ces derniers voient leurs moyens s’appauvrir chaque année, et ne cessent de le manifester aux politiques. A quand des moyens dignes de ce nom pour un dispositif déjà existant et tout à fait opérant?
- Pour avoir droit aux 8 consultations gratuites du dispositif, il va falloir rentrer dans les cases. Et elles sont toutes petites! Vous avez un trouble alimentaire, vous consommez des antidépresseurs, vous avez consulté un psychiatre depuis moins de trois ans, vous avez fait un burn-out, et j’en passe car la liste des critères d’exclusion est trop longue : passez votre chemin!
- Avant toute consultation vous devez vous adresser à votre médecin traitant pour qu’il vous fournisse une ordonnance, un « adressage ». Vous devrez lui expliquer votre situation pour qu’il établisse un diagnostic, ce qui ne relève pas de sa compétence.
- Vous n’aurez pas la liberté de consulter le psychologue de votre choix. Vous devrez vous adresser à un psychologue qui a accepté d’adhérer à ce dispositif et qui a passé la sélection de l’Agence Régionale de Santé. Il y a actuellement en France environ 28 000 psychologues qui exercent en libéral. Le gouvernement a indiqué espérer 1000 psychologues adhérents (quelle ambition).
- A l’issue des 7 séances, si vous n’allez pas « suffisamment mieux », vous aurez le choix entre attendre l’année suivante pour peut-être bénéficier de 8 séances supplémentaires, ou bien vous diriger vers un CMP (case départ).
- Le psychologue devra transmettre au médecin généraliste en lien avec la sécurité sociale des éléments concernant votre état psychologique, ce qui est contraire à tous les principes déontologiques et éthiques des psychologues.
- Le montant payé au psychologue par la sécurité sociale (dans un montage qui associe assurance maladie et certaines mutuelles) correspond à la moitié des tarifs pratiqués en France, sans aucune possibilité de dépassement d’honoraires ni de complément par votre mutuelle. Cela obligera le psychologue a réalisé des séances plus courtes s’il veut continuer à payer ses charges et à vivre de son travail. C’est tout bonnement une ubérisation de la profession, une précarisation massive.
Les psychologues ont fait de nombreuses propositions au gouvernement, mais n’ont jamais été entendu. Ils n’ont même pas été convié aux assises de la santé mentale, c’est dire.
Entre annonce électorale, méconnaissance stupéfiante d’une profession, mépris des besoins des patients, vous comprendrez, je l’espère la position de la profession, et la mienne.
Oui au remboursement, mais pas n’importe comment.
De nombreux psychologues ont pris la parole pour expliquer ce boycott, dont le manifeste psy qui en regroupe plusieurs milliers. De cette mobilisation découlent des interventions en radio, dans des journaux locaux et nationaux, sur différents sites, sur les réseaux sociaux, etc.
Un petit document réalisé par le manifeste psy, version photo :
Et version PDF : 10 raisons de Boycotter à monpsysanté
Vous souhaitez tout de même consulter un psychologue conventionné, je vous invite à vous rendre sur l’annuaire du gouvernement.